KRAV BOCA
“PARTY TIME”
2022
REVIEWS
Krav Boca are a band that don’t slot easily into a genre description. Predominantly using a rap or hip-hop sound, they draw elements of punk into their songs and are firmly entrenched in the underground countercultural DIY punk scene.
So…punk rap?
Rapping over a varied background combining free party repetitive beats, traditional hip-hop beats, repeated snatches of samples, heavy guitars and a mandolin, the production sounds big. Krav Boca bring together French, Moroccan and Greek influences and the resultant sound has an “east meets west” flavour which is something that Killing Joke successfully experimented with. There is something in Krav Boca’s approach that reminds me of bands like Asian Dub Foundation and Fun-Da-Mental who managed to successfully fuse hip-hop and guitar music in the past—and found natural bedfellows in the punk scene.
The underlying blueprint is adorned with collaborations with seven other artists. It makes me wonder if Krav Boca recognise the limitations of their genre and the need to introduce different sounds to keep the listener engaged, or if this speaks more of their collaborative nature. Collaboration is how counter cultures thrive and survive, after all.
As an ignorant monoglot I can’t understand the French lyrics but I get the feeling behind songs like “ACAB”. Although in this case it stands for Athens Calling Athens Burning, other songs speak of hatred for the police and authority. Krav Boca speak an international language of revolutionary anger.
The intro track is a guitar driven build up and with dark undertones and a definite industrial metal feel to it. I try to avoid referencing Killing Joke (IMO were the godfathers of industrial music) and Ministry (the exemplars in that field) but they immediately spring to mind. I confess my ignorance around that genre. The energy builds and I kept expecting the vocals to kick in, to no avail.
“Nemesis” (ft. Mehdi Black Wind) starts with delicate mandolin but soon kicks in with hip-hop style rapping and a heavy guitar. The vocals are intense but the guitar and mandolin vie for attention. “ACAB” (ft. Rationalistas) progresses in a similar vein with a shouty hooligan chorus. The slow picked guitar at the start of “Eclipse” (ft. Jaul and Hrwas) leads a long build up using a more traditional drum sound and crunchy bass. The vocal delivery for the first minute or so is softer and the song sounds more subdued but builds in intensity before fading away at the end.
Krav Boca throw a bone to the punks with “TN Punx” which is a barnstorming punk rock thrash assault with some screamed shouts and a few guitar licks that will please Slayer fans (and some mandolin of course). One that will make the crowd explode at a gig. Like “Eclipse”, “Arraché” starts with picked guitar and the sensuous strumming of the mandolin. The vocal delivery is intense, with a constant barrage of words until the guest vocalist Ratur introduces a softer introspective sound. “Signal” (ft. Sponty)—a tribute to a secure messaging service—is again led by the vocals with a whole crowd of voices joining in.
“Control” (ft. longstanding anticapitalist loudmouth Lee Reed) adds soaring metal guitars to the Krav Boca sound and “Abyss” (ft. Ummo) starts with a delicate guitar part which switches to heavy and sustained minor chords. An industrial sound is the base for its pounding repetition.
The final song “Pirate Party” opens with more of a KJ feel but more towards the Ministry end of things. However, when it gets going the heaviness drops away and the bulk of the song reminds me of French drum machine driven punks Bérurier Noir and Métal Urbain. It’s in the way the drum machine rhythms relentlessly powers along and the tirade of French words spat out drives the song more than the melody. The final play out is very much in the Ministry vein.
In Pirate Party, Krav Boca have produced an album that is a tribute to a countercultural way of life in the words, music and the attitude.
(DIY Conspiracy)
Un’altra cricca di incappucciati, collettivo tutto matto che fa da sponda, tra Grecia, Francia e Marocco e non ha capi né padroni. Sono i Krav Boca, una miscela pronta a esplodervi in faccia (e contro le guardie) preparata da quelli che sembrano essere piuttosto avvezzi al confezionamento di molotov. Sembrano dei raver scappati di casa col furgone, ma in realtà sono molto di più… e molti di più. I live vedono impegnati un sacco di persone non identificate (io ne ho contate otto) e qualora non vi fosse ancora chiaro il concetto, il loro motto è: “Nella fossa, sul palco, in un parco giochi o in strada, la parola d’ordine rimane: CAOS!” E il caos in effetti si percepisce eccome, in un turbinio di colori, urla forsennate, fumogeni.. rimane il fatto che la musica è un misto di non si sa bene cosa, ma ben riuscito. Abbiamo testi impegnati, nonostante i titoli possano ingannare (Gas Mask, Illegal, Kètamine) masticati come gomme nelle bocche dei performer che sputano, spalleggiandosi, rime in greco, francese, inglese, spagnolo e chi più ne ha più ne metta. Si parla di attivismo, di soprusi, della sfera dei free party e dell’importanza dello spirito aggregativo e solidale, in pura chiave DIY.
Questa crew, nonostante l’apparente durezza, nasconde sotto al passamontagna una voglia di vivere rara da trovare nelle combriccole musicali, sa sicuramente farsi voler bene, con un entusiasmo travolgente che traspare chiaramente dai video vecchia scuola, dai costumi e dalla forza vitale delle loro performances. Ma il rap è solo una delle componenti: ci sono punk, metal e perché no, mettiamoci pure la tekno in questo bel polpettone. Chissà quando saremo pronti ad assistere ad un loro show qui in terra natia che non preveda solo come location degli squat, intanto alla modestissima cifra di 3 euro potete acquistare i loro dischi e vinili direttamente dal loro sito.
(SuperStanzy)
Putain comme ils enchaînent !! Treize mois, tout juste le temps de poncer Barrikade jusqu’au cœur, et bam : Pirate Party. Krav Boca enquille les sorties d’albums au même rythme que li studienti font pleuvoir les cocktails molotov sur la préfecture d’Ajaccio. L’avantage c’est que l’incendie n’a pas le temps d’être maîtrisé, ce qui permet de rester bien chauds – aspect d’autant plus appréciable qu’il s’agit d’une sortie hivernale, et que celle-ci précède de peu des élections une nouvelle fois pestilentielles. En même temps comment s’étonner d’une telle prodigalité quand l’époque – le R.N. triomphant, les cons finement (!), la maison Terre qui brûle, Poutine qui s’essuie les pieds sur le paillasson des voisins – nous pousse à déborder de la seule énergie vraiment renouvelable : celle du désespoir !
Pourtant cette fois le pitch de cette galette nouvelle semblait moins ancré dans la guérilla urbaine. Un titre festif, une pochette magnifique sentant la sueur joyeuse, jusqu’au message officiel affiché par le groupe : « An album dedicated to free party and DIY events. ». Et pourquoi pas après tout… Faudrait pas que la multitude des combats à mener nous fasse perdre de vue l’essentiel : si la vie reste belle – au moins par intermittence – c’est parce qu’elle nous offre des occasions de rire, de danser, de baiser… Ouaiiiiiiiis, tous à oil-pé : les Toulousains ont décidé que, le temps de leurs dix nouveaux titres, on ferait tourner les serviettes, les oinj’ et les capotes !!!
… Oui mais en fait non : si « Intro » laisse sporadiquement entendre les beats pulsants d’une rave party, et que le morceau-titre enfile in fine un costume de scène semblant prêté par les voisins de Punish Yourself, ce sont bien là les seuls signes extérieurs d’une envie finalement peu débordante de faire la teuf. Car ce nouvel album est plus sombre que jamais, l’amertume palpable, le mal-être pas toujours compensé par une saine colère. D’autant que, en dépit des interventions de Dimitri qui continue de colorer d’accents hellènes des propos majoritairement virulents, et malgré cette mandoline dont les sanglots stridulants font cette fois encore couler de chaudes larmes sur les joues déterminées, le Krav Boca nouveau a perdu de sa « méditerranéité » : nulle odeur d’épice, nul brouhaha de médina ne vient plus égayer les luttes du collectif.
Remarquez que dans la ville rose, si « morose » ne rime pas plus qu’ailleurs avec « fest-noz », les idées noires peuvent cependant aboutir à du grandiose (… arrête donc ton slam anémique, vil scribouillard!). C’est du moins la conclusion à laquelle on ne peut manquer d’arriver à l’écoute d’« Eclipse », qui cultive ses rancoeurs dans un écrin musical confectionné aux petits oignons, ou plus loin sur « Arraché », dont le désespoir est sublimé par d’intelligents contrastes et la justesse des interventions de Ratur (« J’kiffe les fossés pleins d’ronces et quand ça dépasse sur la route »). Et quand la négativité atteint son maximum, que ça déborde par le trop plein, c’est le pétâge de plombs « Abyss », rires déments, obsessions gluantes, jus de charbon psychiatrique…
Alors non, en effet, cette fois pas de grands voyages sous le soleil, et pas de « Camtar » ni de « Ultra » pour se colorer la crête de couleurs vives. Mais de nouveaux appels irrésistible à l’insoumission. Comme le très bon « Control » boosté à la fois par le flow punchy du Canadien Lee Reed et par un refrain qui nous claque à la gueule (… d’ailleurs on est frustré de ne pas l’entendre une toute dernière fois en fin de morceau). Comme un « TN Punx » super véloce, presque Thrashcore, et emblématique de la face Punk du groupe. Et surtout comme un « Nemesis » qui interdit tout simplement de ne pas hurler en choeur « Sentence – Hérésie, Vengeance – Némésis ! »…
C’est sûr, vous ne trouverez ici ni petits fours, ni coupes de mousseux, ni bimbos en mini-jupes, ni boule à facettes. Mais si pour vous une fête réussie est une fête lors de laquelle on gueule beaucoup, on casse plein de trucs, et on n’essaie pas de faire semblant, pas de doute : vous allez kiffer la nouvelle invitation des pirates de Krav Boca !
Le groupe toulousain Krav Boca rebranchait les micros et les guitares fin mars pour un nouvel album intitulé Pirate Party. Un disque constitué de rage, d’un peu d’amertume et toujours éclairé au fumigène.
Chaque système possède son virus, et Krav Boca reste là pour le rappeler, un après leur album Barrikade. Le groupe parle toujours depuis les luttes, traçant des ponts entre la Grèce, le Maroc et l’hexagone, et en laissant autant la détermination s’exprimer que la réalité de vies morcelées. Le groupe parle depuis les hangars désaffectés, les toits d’immeubles, les sous bois. Le groupe parle depuis les teufs réprimées, avec une intro au fond sonore de tech’ et d’aboiements de chiens. Le groupe parle depuis les quartiers populaires, depuis les fenêtres de leur camion qui sillonne les routes. Le constat est amer et déprimant, ce qui est sûr c’est que la rage est restée là, à hauteur de l’écœurement. Plus viscérale. Incrustée dans des titres nerveux, souterrains et globalement plus lents qu’à l’accoutumée (à l’exception de « TN punx » et « ACAB »).
La musique de Krav Boca arrive à se démarquer, principalement avec le son de la mandoline qu’on entend pas franchement tous les matins, et qui devient une sorte de point d’équilibre régulier entre le rap des textes et les compositions au punk rugueux. Grosses guitares pour propos lourds, coups d’accélérateurs pour propulser l’énergie. Et ils ne le font pas seuls : en feat avec la rappeuse Ratur pour « Arraché », Lee Reed sur « Control », il y a quasiment un·e invité·e sur chaque titre. Si sous les pavés il y a la plage, sous les cagoules il y a la rage. Un album sombre, un album peut-être perdu en haute mer; l’occasion de lever le drapeau pirate ? « C’est l’oppressé contre la répression ».
(L’Imprimerie Nocturne )
(CoreAndCo)
Le groupe toulousain Krav Boca rebranchait les micros et les guitares fin mars pour un nouvel album intitulé Pirate Party. Un disque constitué de rage, d’un peu d’amertume et toujours éclairé au fumigène.
Chaque système possède son virus, et Krav Boca reste là pour le rappeler, un après leur album Barrikade. Le groupe parle toujours depuis les luttes, traçant des ponts entre la Grèce, le Maroc et l’hexagone, et en laissant autant la détermination s’exprimer que la réalité de vies morcelées. Le groupe parle depuis les hangars désaffectés, les toits d’immeubles, les sous bois. Le groupe parle depuis les teufs réprimées, avec une intro au fond sonore de tech’ et d’aboiements de chiens. Le groupe parle depuis les quartiers populaires, depuis les fenêtres de leur camion qui sillonne les routes. Le constat est amer et déprimant, ce qui est sûr c’est que la rage est restée là, à hauteur de l’écœurement. Plus viscérale. Incrustée dans des titres nerveux, souterrains et globalement plus lents qu’à l’accoutumée (à l’exception de « TN punx » et « ACAB »).
La musique de Krav Boca arrive à se démarquer, principalement avec le son de la mandoline qu’on entend pas franchement tous les matins, et qui devient une sorte de point d’équilibre régulier entre le rap des textes et les compositions au punk rugueux. Grosses guitares pour propos lourds, coups d’accélérateurs pour propulser l’énergie. Et ils ne le font pas seuls : en feat avec la rappeuse Ratur pour « Arraché », Lee Reed sur « Control », il y a quasiment un·e invité·e sur chaque titre. Si sous les pavés il y a la plage, sous les cagoules il y a la rage. Un album sombre, un album peut-être perdu en haute mer; l’occasion de lever le drapeau pirate ? « C’est l’oppressé contre la répression ».
(L’Imprimerie Nocturne )